Le geste a l’énergie d’une danse
Ma peinture s’inscrit dans le courant de l’expressionnisme abstrait, tout en étant nourrie par la spiritualité orientale et l’imagerie archaïque.
Ma recherche est d’ordre spirituel, d’où l’intérêt pour les mythes orientaux qui le ramènent aux origines, aux archétypes enfouis dans l’inconscient collectif, aux forces basilaires de la vie. D’où également ma prédilection pour la pratique de la gestuelle, en tant que technique qui permet de déverser sur la toile pure énergie vitale, sans transiter par le mental, en un dépassement de soi, un état de transe proche d’une danse sacrée.
En fait, seule la synthèse entre Orient et Occident fournit la réponse à mon questionnement spirituel.
RK.
1942 Né en Bohème du Nord, 1959 Stage d’atelier chez Ulrich Christoph Eipper, Herrenberg ;
1960 – 65 études de peinture ( Prof. Manfred Henninger ), d’arts graphiques et de l’histoire de l’art aux Ecoles des Beaux Arts de Stuttgart et de Berlin en Allemagne.
Dekorateur/Skulpteur de Théâtre ( Württembergisches Staatstheater Stuttgart ),
Responsable d’atelier et enseignant en lithographie artistique à Stuttgart, Heidelberg et Berlin.
Expert-conseil auprès des Conservateurs des Musées d’Etat de Berlin et du Ministre de la Culture de Berlin.
Pour le Ministre de l’Education à Berlin, animateur de séminaires : « Dynamisches Zeichnen zur Gestaltanalyse ».
Cofondateur du GROUPE 70 et de la GALERIE AUF ZEIT BERLIN.
Vit et travaille depuis 2004 en France, membre du collectif d’artistes stArt Nice.
Œuvres dans des collections publiques
Berlinische Galerie Berlin ; Kunstamt Kreuzberg von Berlin; Neuer Berliner Kunstverein ( NBK ) Berlin; Museum Ostdeutsche Galerie Regensburg; Sammlung der Stadt Regensburg; Sammlung der Stadt Herrenberg; Der Senator für Kulturelle Angelegenheiten Berlin. Les Médiathèques: Louis Nucéra, Nice; Albert Camus, Antibes; Louis Notari, Monaco; Noailles, Cannes; Bibliothèques d’Alexandrie (Egypte) et de l’Université de Cambridge (GB) ;
Bibliographie
Article dans OSTDEUTSCHE GALERIE REGENSBURG, Editions-Georg-Westermann 1978 ;
essai de Roland Kraus: „ saxa loquuntur „ dans DIE LITHOGRAPHIEN VON HANSJOACHIM
ZEIDLER, ed. NICOLAI, Berlin 1978, et dans ERICH MÔNCH : Livre d’atelier de la lithographie,
WALTER SCHAUTZ éditeur ;
Roland Kraus : catalogue MATHEOS FLORAKIS, Kunstamt Tempelhof von Berlin 1978 ;
Roland Kraus „ GUSTAVO : La joie de vivre menacée, éd. GRUPPE 70 BERLIN 1980; Roland Kraus : Die Arbeit am Verdorbenen, dans « Kriegskinder » éd. extrabuch Frankfurt 1984; Fabian Laszlo : ARCHETYPES, catalogue GALERIE FESZEK, Budapest 1986.
les catalogues DIE KÜNSTLERGILDE ESSLINGEN , ADALBERT- STIFTER – VEREIN München, GRUPPE 70 Berlin et stArt Nice.
Guy Gilsoul: ARTS ANTIQUES AUCTION N° 227, Bruxelles 1992 ;
Roland Kraus « + - 0 « Galerie Les Contemporains, Bruxelles 1996 ;
Roland Kraus, Bruno Libert, Milena Bochet, Pierre Souchard, Karima Saïdi: « L’ART D’APPRIVOISER LE BUFFLE », vidéo, texte de R.Kraus et musique de Bruno Libert, basée sur l’objet sonore « DAVID, ROI », Bruxelles 1996/97 ;
Serge Payroux : « A PROPOS DE ROLAND KRAUS », Le Centre Culturel Belgique-Chine, Bruxelles 1999 ;
Thomas Gack ( Bruxelles ): „Schwaben in aller Welt“ – Stuttgarter Zeitung 2 Sept. 2000;
Jacques Simonelli: « Dans le vide médian », plaquette stArt pour Vedanta Project 2010.
Paule Stoppa dans le patriote 2010 ;
Philippe Landreau – Roland Kraus : PARADEISOS ( publication en préparation) ;
Tita Reut : « De l’écriture des formes à la traduction du temps », Paris 2011 ( dito ) ;
Aila Stöckmann : « Roland Kraus – eine Lebensgeschichte », RIVIERA-Zeit, Janvier 2016 .
À propos de < + - 0 >>
« plus-moins-zéro « est d’abord un hommage à la revue artistique du même nom, qui m’impressionna lors de mon arrivée en Belgique, comme une des revues les plus originales, hommage bien sûr aussi, sans l’avoir rencontré, au regretté Stephan Rona, frère d’Anne Marie, qui a réalisé < + - 0 > à contrecourant et avec courage.
Pour lui, scientifique de métier avec une passion pour l’Art, < + - 0 > était avant tout un titre neutre,comprehensible dans toute les langues.
Pour moi, artiste-plasticien de metier < + - 0 > est une formule qui, dans son extrème simplicité, symbolise une fonction à l’origine de l’univers. La physique vient d’expérimenter ce qu’Einstein a théoriquement postulé au début de ce siècle : l’antimatière.
Ainsi nous venons d’avoir confirmation par la science occidentale de ce que la cosmogonie orientale exprime depuis des millénaires : à la création il aurait vécu, pendant un instant infiniment petit, le couple initial de la matière et de l’antimatière, du Yin et du Yang, le + et le -.
L’inévitable attraction entre les deux, suite à laquelle les deux extrêmes se sont annulés mutuellement, aurait donné lieu à cette accélération catastrophique, appelée Big Bang.
La création de l’univers dans tous ces états physiques, y compris nous-mêmes, qui serions par conséquent le résultat du point zéro, agité à l’extrême par ses propres géniteurs, disparus en tant que polarité pure, donna vie à une production et structuration continue de l’énergie dans le vide.
< + - 0 > encore une fois, possède la simplicité indispensable pour rapprocher notre matière pensante et quelque peu encombrante à cette lueur de conscience, qui nous permet de viser le champs énergétique universel, où la matière pourrait être une illusion passagère.
ROLAND KRAUS
Bruxelles, le 26 février 1996.
À propos de Roland Kraus
.... pourquoi l’exposer en un cadre voué à la découverte de l’art chinois ?
Lorsqu’avant-hièr, je m’approchais de chez Roland, je croisais des cerisiers en fleurs et des magnolias insolents de mauve blancheur. La façade de la maison est de couleur crépi pierre de France. Une glycine la masque en partie. L’intérieur sent bon la cire posée sur un beau bois roux. Une plate-forme surplomb un minuscule jardin où croissent de fins bambous et de tendres roses trémières. Tout dans cette maison respire la sérénité, le calme, la volupté. Son fengshui est bon. Monet s’y serait senti à l’aise.
Et pourtant ce n’est pas là que trône Roland.
Pour le découvrir, il faut s’élever dans un puits de lumière vers son atelier où l’artiste s’exprime à l’abri du regard, des fracas de ce monde, comme un moine ( monos = seul, solitaire ) cherchant à relier son propre souffle vital au courant universel des souffles solidaires.
D’ailleurs n’écrit-il pas quelque part, « l’art a été à toutes les époques semblable au travail du chasseur qui cherche les empreintes de la condition humaine ».
J’étais donc arrivé dans la tanière du chasseur d’harmonie ...
... il révèle sa voie profonde qu’il exprime en ces termes :
" ...à la suite d’une contemplation préliminaire, je dépends entièrement de l’énergie personnelle et surtout spirituelle qui prend possession de mon corps et de mes réflexes ..."
On croirait entendre un sage taoïste, un maître de taiji, un calligraphe éprouvé ... Roland s’approprie ainsi la fouge du vent créateur, l’avancée fluide du souffle – le k’i – il s’oriente sur les champs telluriques et matérialise l’impondérable tant sur le papier, que dans le bois, le béton ou le métal.
Ses œuvres se retrouvent dans des collections tant privées que publiques.
Il fréquente les plus grands : Pierre Alechinsky, Marcel Broothaers, Pierre Caille, Christian Dotremont, Vincent Strebell, Xiao Xia, Marcel Marien et tant d’autres.
Aujourd’hui comme hier Roland Kraus poursuit sa quête : entrer en harmonie avec le monde, exprimer par des traits et des formes l’impulsion primitive cachée comme le magma bouillonnant au cœur de la terre. En cela, il est proche des maîtres de la calligraphie chinoise et c’est pour cela qu’il est là ce soir.
Permettez-moi d’ajouter quelques mots :
Roland Kraus a intitulé certaines de ses sculptures TOTEMS DE DEUIL POUR UNE VIE DEBOUT .
Cela aussi est à méditer en cette époque où désormais c’est la main de la Mort qui fait la grâce de la Vie. Entre le sol natal et le ciel d’accueil, un royaume unique : son propre cri.
SERGE PAIROUX
Bruxelles, le 23/04/99
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